Nous ne devons toutefois pas nous inquiéter. La pandémie n’est peutêtre pas encore terminée, mais son impact et notre approche sont eux en constante évolution. Nous ne nous améliorons pas seulement dans la lutte contre le virus – songez à l’utilisation ciblée de la ventilation, des masques et des autotests –, mais notre système immunitaire lui aussi améliore sa reconnaissance du virus.
Remise à niveau
Notre système immunitaire vient juste de terminer le bachelier «coronavirus». Chez certaines personnes il a réussi de justesse, tandis que chez d’autres il a reçu les félicitations du jury. Mais, tout comme pour notre travail, il est crucial pour notre système immunitaire de continuer à apprendre toute notre vie. Notre système immunitaire va devoir dès lors régulièrement suivre un cours de remise à niveau, parce que, tout comme nous, il oublie ou parce que la matière, c’est-à-dire le code du virus, évolue.
Le succès des campagnes de rappel de vaccination sera notre arme la plus efficace pour endiguer les vagues futures. Et ce sera un véritable chalenge d’en faire comprendre l’importance à la population. Nous espérons que les personnes actives dans les soins de santé nous assisterons dans cette tâche en tant qu’ambassadeurs de choix.
« Si nous sommes bien trop désireux d’imposer notre agenda au virus, la vérité est telle que ce n’est que rétrospectivement qu’on peut déterminer quand une pandémie a pris fin » – Steven Van Gucht | Photos Mat Napo & CDC on Unsplash.com
Merci
Et quelles sont alors les «lessons learned» après ces deux ans de pandémie? J’ai déjà eu à ce propos de nombreuses réunions avec des cabinets, des ministres, des commissaires européens et même, récemment, une table ronde avec le Roi. Il y aura sans doute encore de nombreux litres d’encre qui couleront. Mais le virus nous a-t-il encore appris autre chose que l’évidence ?
La pandémie nous a appris beaucoup de nouvelles notions. C’est ainsi que la notion de «profession essentielle» est un bel échantillon de linguistique pandémique. Tout le monde la connaît désormais et sait à quel point ces personnes sont importantes. Ce ne sont pas les gros salaires, mais les mains à notre chevet, les professeurs devant leur classe, les responsables du maintien de l’ordre et tellement d’autres encore.
Dès lors, comment résumer deux années de pandémie en un seul mot? Avec « gratitude » pour toutes ces personnes. J’ai expérimenté par moi-même à quel point cela m’a permis de continuer dans les moments difficiles. C’est la raison pour laquelle je veux surtout profiter de cet éditorial pour exprimer mes remerciements aux personnes actives dans les soins de santé.
Photos Mat Napo, Martin Sanchez, Jonathan Borba, Luke Jones, Matthew Waring | Unsplash.com
Et pour l’avenir?
Au cours de l’une de nos toutes récentes réunions du GEMS nous avons parlé de la stratégie à long terme. La question « quid en cas de nouvelle vague? » a émergé. Les soignants pourront-ils encore gérer? Pourront-ils retrouver ce courage? Le silence est littéralement tombé pendant un moment. Les statisticiens, les épidémiologistes, les virologues, les psychologues et les économistes du groupe étaient inquiets.
Je m’attendais à des lamentations. Mais nos collègues des soins de santé, les médecins des hôpitaux et autres, ont eu un regard déterminé et ont fixé sans ciller l’objectif de leur ordinateur portable. Nous est-il jamais arrivé de laisser tomber un patient ? La question semblait presque étrange. C’est alors que j’ai su que tout irait bien.
Merci, chers collègues. La santé est notre plus beau cadeau!
Merci, chers collègues. La santé est notre plus beau cadeau!
Thank You ICU Nurses, Thank You #OurHeroes | Photo Nicholas Bartos, Nicolas J. Leclerq Unsplash.com