Le mistral [vent froid et violent soufflant dans le Nord de la Méditerranée] des pénuries souffle sur l’hôpital. Celle de personnel, en premier lieu. L’étude de Belfius est cinglante: plus de 4.500 collègues manquent à l’appel au niveau national, entraînant dans son sillage une hausse du recours à l’intérim et du taux d’absentéisme, largement au-delà de la moyenne des autres secteurs. Le vortex [vent tourbillonnant localisé autour des pôles] vient même pointer le bout de son nez lorsque cette pénurie aboutit à l’augmentation des délais de soins (fermeture d’unités de soins, restrictions sur les plages d’ouverture).
Pas de mistral sans tramontane [vent froid, sec et violent soufflant en Catalogne et en Languedoc], même si la pénurie de personnel arrive de très loin en tête des préoccupations principales de nombreux professionnels de santé, d’autres pénuries sont également à l’œuvre. Citons celle des médicaments (plus de 200 références manquent en moyenne quotidiennement en Belgique) ou celle de l’approvisionnement en matières premières et, par ricochet, des biens et équipements (retard dans les délais de livraison, hausse de prix).
Variations maritimes et météorologiques à Marseille | Photos Maël Galland Unsplash.com
Un investissement conséquent dans l’enseignement et la formation est notamment espéré. Cet investissement permettra d’attirer plus d’étudiant(e)s dans les filières de soins existantes ainsi que de développer et de déployer de nouveaux programmes de formation qui répondent à l’évolution de l’hôpital.
Le vent est, heureusement, un mouvement perpétuel : après une période où l’air froid et lourd descend, suit nécessairement une période où il se réchauffe et remonte. Cette métaphore nous invite donc à œuvrer, tous ensemble, à des solutions pérennes, définies et implémentées jusqu’au bout. L’Organisation Mondiale de la Santé, dans son rapport annuel sur l’évolution du monde infirmier, synthétise avec beaucoup de clarté les axes de solution : « Investing in education, jobs and leadership ».
Un investissement conséquent dans l’enseignement et la formation est notamment espéré. Cet investissement permettra d’attirer plus d’étudiant(e)s dans les filières de soins existantes ainsi que de développer et de déployer de nouveaux programmes de formation qui répondent à l’évolution de l’hôpital. L’attractivité des fonctions proposées doit aller de pair avec des conditions de travail améliorées. À cet égard, la réforme du financement hospitalier doit nécessairement se pencher sur le financement adéquat de l’hôpital pour réaliser ses missions. Enfin, l’hôpital a l’occasion d’améliorer son organisation, en adaptant sa gouvernance, en innovant à bon escient et en développant une offre de soins moderne et réaliste.
La mer, Taghazout, Morocco | Photo Thierry Meier Unsplash.com
En vous laissant à la lecture de notre nouveau numéro, je ne peux évidemment résister à vous souhaiter une excellente année 2023. Que souffle le zéphyr [vent chaud, doux et agréable] !
En vous laissant à la lecture de notre nouveau numéro, je ne peux évidemment résister à vous souhaiter une excellente année 2023. Que souffle le zéphyr [vent chaud, doux et agréable] !