Avec le modèle développé par deux chercheurs néerlandais, Tim Horeman et Bart van Straten, de la Technische Universiteit Delft, en collaboration avec le Maasstad Ziekenhuis de Rotterdam notamment, les hôpitaux peuvent devenir les fournisseurs de leur propre matière première. Concept et résultats ont été publiés l’année passée.[1]
La problématique
Chaque année, chez nos voisins des Pays-Bas, 1,3 million kg de papier en polypropylène bleu destiné à préserver la stérilité des instruments sont brûlés après usage en tant que déchets médicaux. En parallèle, on observe une pénurie croissante de polypropylène en tant que matière première.
Les émissions de CO2 augmentent à cause du transport des déchets et de leur incinération, tandis que les délais de livraison des nouveaux produits s’allongent car le polypropylène devient une denrée rare. Les soins hospitaliers contribuent à hauteur de 7% aux émissions de CO2 totales aux Pays-Bas.
La croissance rapide de la montagne de déchets hospitaliers n’est pas uniquement causée par l’augmentation de la population de patients, mais aussi par l’utilisation croissante des produits jetables. Il fallait donc s’attaquer au problème de toute urgence !
De nouveaux instruments médicaux
En tout premier lieu, le papier d’emballage bleu des salles d’opération a été récolté dans différents hôpitaux, en collaboration avec l’usine de traitement des déchets. Les chercheurs ont pu alors travailler sur la relation entre les propriétés des matériaux et les effets du réchauffement à diverses températures et les déchets traités.
Leurs recherches ont finalement mené au développement de ce qu’on appelle des ouvre-instrument, c’est-à-dire des outils pour maintenir ouverts les instruments médicaux à charnière pendant le processus de nettoyage. De plus, les chercheurs ont aussi conçu des poignées pour une nouvelle ligne d’instruments réutilisables et pilotables pour des chirurgies laparoscopiques avancées.
Et, d’après les chercheurs, ce n’est qu’un début. La fonte des déchets médicaux pour obtenir une nouvelle matière première est l’une des possibilités pour s’attaquer au problème mondial des déchets hospitaliers. L’ensemble du processus a été conçu avec des spécifications techniques particulières pour se développer à l’échelle nationale et internationale.
Outre 22 hôpitaux néerlandais, dont le Maasstad Ziekenhuis de Rotterdam, 2 hôpitaux belges envisageraient aussi de proposer les déchets de leurs salles d’opération pour ce nouveau mode de recyclage.